Comment travailler sa technique à la guitare
On s’est tous vu, un jour ou l’autre, jouant ce fabuleux solo de notre groupe/artiste préféré (moi c’était « crushing day » et « back to shalla bal » de Joe Satriani).
Et en prenant la guitare, il faut bien dire que la réalité a repris le dessus, et on se dit : « bon, ben va falloir bosser maintenant ! »
Nous allons voir ici quelques points importants quand on décide de travailler sa technique.
Pourquoi travailler sa technique ?
Il est nécessaire d’avoir un certain niveau technique pour pouvoir jouer des passages compliqués ou rapides. Travailler sa technique est alors nécessaire pour atteindre un niveau minimum et se faire plaisir en jouant, et ne pas être limité.
Mais travailler sa technique pour la technique ne doit pas être un but en soi : la technique doit être au service de la musicalité et de ce qu’on veut faire passer comme émotion à ce moment-là. Un solo n’est pas bon parce qu’il est rapide mais parce qu’il fait ressentir quelque chose, parce qu’il stimule une partie de vous-même.
Problèmes à travailler à sa technique seul
Faire de la musique est une activité à plusieurs, une activité qui se partage, à faire pour soi ou pour d’autres. Et en auditeur, ce qu’on veut entendre, ce ne sont pas des gammes montées et descendues à toutes berzingues, mais de la musique, de la complicité entre les musiciens, de l’interaction, bref, de la vie dans la musique.
Il est cependant nécessaire de travailler seul (ou avec un professeur) pour acquérir les bases, car il est difficile d’imaginer apprendre ses gammes en répétition avec son groupe, ce n’es pas fait pour ça.
Manque de contexte
Le premier problème quand on travaille seul, sans rythme ou accompagnement, c’est qu’on ne travaille que la technique. Cette étape est nécessaire et importante pour se mettre le plan dans les doigts, mais c’est tout. Pour entendre ce que donnera une gamme, un plan, un arpège ou autre chose, il faut une référence (une basse par exemple), une harmonie (une grille rythmique), quelque chose qui permette de donner un contexte et donc une couleur à votre travail.
Si vous travaillez sur un morceau existant, il faut à un moment se confronter au morceau lui-même :
- avec l’accompagnement
- à la bonne vitesse
Manque de motivation
Il est parfois compliqué de travailler seul.
Jouer par-dessus un morceau est motivant parce qu’on joue avec le morceau, avec les contraintes du jeu en groupe (rythmique calée, enchaînements bien en place…). On est dans un contexte et pas tout seul pour travailler.
L’envie de jouer fait bien plus progresser que travailler seul, et aide aussi dans le jeu en groupe, qu’il faut apprendre : ce n’est pas parce qu’on sait jouer un morceau tout seul qu’on saura le jouer avec d’autres personnes.
Avantages à travailler sa technique
Il est nécessaire de se forger une technique pour se libérer des contraintes physiques que l’instrument impose (6 cordes, entre 3 et 4 octaves, des doigts qui s’emmêlent…).
Pour débloquer un point précis
Bon, là, il n’y a pas de secret : pour passer un point difficile, il faut le travailler.
On commence lentement pour bien décortiquer les mouvements nécessaires à l’exécution du plan : il faut savoir jouer le plan lentement avant de le sortir au tempo, ne serait-ce que pour analyser les mouvements nécessaires et les points à éviter pour la bonne exécution du plan.
Parce que c’est rassurant
Quand on bloque sur un triolet à 160, et qu’à force de travail, il passe, on est plus confiant au moment de le jouer en vrai, avec son groupe, et devant un public. On sait que le plan ne pose pas de problème et le morceau sera joué impeccablement.
Comment bien travailler sa technique
Pour que le travail technique soit efficace et utile, voici quelques conseils.
Jouer avec une section rythmique ou un backing track
Pour augmenter votre motivation à travailler, mettez-vous en conditions de jeu, c’est-à-dire :
- avec un contexte rythmique
- une boite à rythmes
- un backing track
- un morceau existant
- avec un contexte harmonique
- un morceau par-dessus lequel jouer
- une grille que vous avez enregistrée (avec un looper par exemple ou un logiciel)
- un backing track
Dans ces conditions, vous ne jouez pas seul, même si vous êtes seul chez vous pour travailler. Vous avez un vrai contexte de et vous pouvez entendre en direct ce que ça donne
L’important dans le travail, c’est l’envie. Et le fait de jouer avec un environnement est nettement plus motivant que travailler seul sans rien autour.
Créer ses propres environnements
Vous souhaitez travailler l’improvisation sur les changements d’accords ? Pourquoi ne pas créer directement l’environnement ?
Avec guitar pro ou tuxlinux, vous pouvez créer rapidement la partie batterie, basse et harmonique voulue.
Enregistrez vous
Il y a souvent une différence entre ce qu’on entend quand on joue et quand on est auditeur. Pour vous rendre vraiment compte de ce que donne votre jeu : ENREGISTREZ-VOUS !
S’enregistrer c’est la possibilité :
- d’entendre ce que donne notre jeu
- d’analyser ce qui va et ce qui ne va pas
- de repiquer des plans qui sont venus « comme ça » et qui sonnent (pour ne pas les laisser se perdre dans l’oubli)
- de marquer sa progression
Prenez le temps de vous enregistrer et de vous écouter, de vous analyser, et de mesurer vos progrès. Réécoutez les premières prises après quelques mois et vous allez vous rendre compte de vos progrès, c’est garanti.
Conclusion
J’espère que vous y voyez plus clair sur comment travailler votre technique et votre musicalité, et que vous avez les pistes pour progresser dans la maîtrise de ce fabuleux instrument qu’est la guitare.
Pour aller plus loin
Faites un tour du côté des arpèges et des triades pour augmenter la cohérence et la musicalité de vos improvisations. Utilisez-les à votre guise dans votre jeu.
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