Improvisation : 2 – connaitre la grille
Pourquoi faudrait-il connaître la grille lors d’une improvisation ?
Posez-vous les questions suivantes :
- Qui partirait en randonnée sans savoir le terrain qu’il va rencontrer ?
- Qui se lancerait dans une recette de cuisine sans avoir les ingrédients nécessaires à sa réalisation ?
Eh bien, c’est comme se lancer dans une improvisation sans connaître la grille d’accords proposée, et c’est pour ça que connaître la grille quand on improvise est important.
Cette partie est la suite de l’article plus général sur ce qu’est une improvisation.
Éléments de la grille à prendre en compte
La grille comporte plusieurs informations importantes pour l’improvisateur. Ces informations lui permettront de mieux se repérer dans son improvisation.
Que ce soit l’armure (armature pour certain), les accords ou les reprises, tout est important dans la grille.
L’armure
L’armure, c’est la première chose qu’on voit sur une partition. C’est la première source d’information. C’est elle qui indique le contexte global du morceau.
La tonalité de base
La tonalité est indiquée par les altérations (ou aucune altération) présentes. Ces altérations indiquent la tonalité (cf le cycle des quintes pour en savoir plus sur le lien entre les altérations et la tonalité associée).
Prenons l’exemple suivant :
On voit sur l’armure qu’il y a 3♭. Ceci nous indique que la gamme principale du morceau est la gamme de E♭ majeur / C mineur, ce qui donne déjà une partie du contexte à l’improvisateur sur quoi jouer.
Le type de rythme
Toujours avec le même exemple, l’armure indique une signature rythmique en 4/4. La grille est donc principalement (voire totalement) une pièce dont les mesures sont faites de 4 unités d’un temps chacune, bref, une mesure à 4 temps, binaire.
La suite d’accords
Après les considérations générales, entrons dans le vif du sujet.
Les premiers éléments à prendre en compte sont l’armure, la tonalité et le rythme. Ils décrivent le terrain général des opérations.
Voyons maintenant de quoi ce terrain est fait, à savoir quels sont les accords qui y sont joués.
Repérer les groupes d’accord
Pour les grilles compliquées, avec beaucoup d’accords et de changement de tonalité, il faut décomposer le problème en cellules pour mieux voir comment s’organise le morceau.
Une première façon de dégrossir la grille est de repérer les cellules tonales qui constituent la grille.
Il s’agit ici de repérer les cadences V-I, je veux dire par là un accord mineur suivi d’un accord majeur une quinte plus bas comme G mineur suivi de C majeur, ou E♭ mineure suivi de A♭majeur. Ce genre de séquence indique une tonalité de destination.
Ce sont ces suites qui donnent la tonalité de la cellule car l’accord mineur est le degré II et l’accord majeur le degré V. La tonalité de la cellule est donc le I, c’est-à-dire l’accord sous l’accord mineur. Si la suite est G mineur vers C, alors le I est F et la tonalité du passage est F majeur.
Conclusion de cette partie
Avant de se lancer dans une improvisation, la connaissance de la grille donne de précieuses information à l’improvisateur pour savoir « quoi jouer » et quoi éviter de jouer, pour rester dans le contexte du morceau et anticiper les gammes, les positions à utiliser lors de l’improvisation.
Pour aller plus loin
La suite de cette série, maintenant que vous savez pourquoi la grille est importante, c’est de savoir comment les accords sont constitués, et comment interagir avec eux pour faire une improvisation qui colle avec le morceau et/ou à vos goûts et envies…