Le II-V-I : la cadence incontournable
Improviser sur les changements d’accords, c’est nécessaire. Et pour cela, il faut travailler les enchaînements d’accords.
L’enchaînement le plus naturel qui soit, qu’on retrouve partout : le II-V-I, et toutes ses variantes et extensions.
On y va.
C’est quoi le II-V-I
Un enchainement d’accords comme D-7 – G7 – CM7, c’est du II-V-I.
C’est un enchainement d’accords ou les accords passent de l’un à l’autre naturellement :
- le D-7 va naturellement sur le G7
- le G7 finit naturellement sur le CM7
C’est cet enchainement d’accords, ici en C majeur, qu’on appelle le II-V-I
Quels sont les accords du II-V-I
Comme son nom l’indique, il faut prendre les 3 accords suivants :
- le degré II
- le degré V
- le degré I
Quelle que soit la gamme. Quelques exemples de II-V-I :
- D-7 | G7 |CM7 | CM7
- E-7 | A7 | DM7
- B♭-7 | E♭7 | A♭M7
- et ainsi de suite
Pourquoi les accords s’enchaînent-ils naturellement ?
Un accord, lorsqu’il possède une tension, cette dernière demande une résolution. C’est le cœur de l’enchaînement dans un II-V-I.
Les 3 accords du II-V-I appartiennent à des familles différentes :
- le II est dans la famille des accords de sous-dominante
- le V est dans la famille des accords de dominante
- le I est dans la famille des accords de tonique
Les notes ont une tendance générale à aller vers la quinte inférieur, ce qui fait que les accords se suivent :
- le II est la quinte du V
- le V est la quinte du I
Résolution sur le I
Analysons les notes de nos accords V et I, en C majeur, les rapports restent les mêmes quelle que soit la tonalité
Le V, G7, contient G, B, D et F.
Cet accord est caractérisé par l’intervalle entre sa tierce et septième B-F : le triton.
Cet intervalle, très dissonant, demande une résolution : Le F descend d’un demi-ton pour devenir E et B pour devenir C. L’accord résultant est C E G, soit C majeur. La résolution de G7 vers C est donc naturellement faite parce que le triton demande à être résolu.
Où trouve-t-on cette cadence ?
Comme dit plus haut, on la retrouve partout, dans sa forme directe ou une forme détournée ( il suffit qu’un accord de sous-dominante soit suivi d’un accord de dominante puis d’un accord de tonique pour avoir cette cadence).
Cependant, il y a un genre où ces cadences sont omniprésentes : le JAZZ.
Enchaînements de cadence
Vous imaginez bien que tourner avec 3 accords serait un peu monotone, pour ne pas dire complètement lassant.
Il est possible d’enchaîner les II-V-I les uns derrière les autres, en transformant le IM7 en II-7.
Par exemple, si on commence avec D-7 | G7 | CM7 | CM7, on peut continuer avec C-7 | F7 | B♭M7, en changeant de tonalité pour descendre d’un ton. Cette petite variation permet de garder l’intérêt des auditeurs et de permettre aux solistes de changer de tonalité et donc de sonorité.
Pour aller plus loin
Ceci n’est qu’une première partie sur ce vaste thème du II-V-I.
D’autres articles lui seront consacrés, comme pour la version mineure du II-V-I, les formes substituées du II-V-7, comment analyser une grille à partir des cadences à l’intérieur, et comment aller au-delà en fleuretant avec les limites qu’on s’impose.
Le II-V-I peut être étendu en ajoutant en début de cadence la quinte du premier accord. Par exemple, le V du II, c’est VI, et la cadence devient VI-II-V-I (page à venir).
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