Les intervalles : la quarte

Les intervalles : la quarte

L’intervalle de quarte est un élément fondamental dans la théorie musicale, avec une riche histoire et des utilisations variées tout au long des siècles.

Histoire de l’Intervalle de Quarte

Origines et Théorie Pythagoricienne

L’étude des intervalles, y compris la quarte, remonte à l’époque de Pythagore et de l’école pythagoricienne. Pythagore a établi les bases de la théorie musicale en montrant que les intervalles fondamentaux, tels que l’octave, la quinte et la quarte, correspondent à des rapports numériques simples. La quarte, en particulier, est définie par le rapport 4/3.

Moyen Âge et Utilisation

Au Moyen Âge, la quarte était considérée comme une consonance parfaite, tout comme la quinte. Elle servait de base pour la constitution de la gamme, notamment dans le tétracorde, une unité de base de la gamme grecque et latine. L’organum, une forme de polyphonie médiévale, utilisait souvent des successions parallèles de quartes et de quintes.

Évolution et Statut

À la fin du 12ᵉ siècle, la perception de la quarte commence à changer. Alors qu’elle était autrefois considérée comme une consonance, elle devient progressivement traitée comme une dissonance, notamment en Angleterre. Ce changement de statut est marqué par le style « contenance angloise » qui préfère les tierces et les sixtes aux quartes et quintes.

Utilisation dans la Musique

Exemples d’Utilisations

  • Musique Médiévale : Dans l’organum, la quarte était souvent utilisée en parallèle avec la quinte pour créer des harmonies riches et complexes.
  • Musique de la Renaissance : Malgré son statut de dissonance, la quarte continue d’être utilisée par des compositeurs comme John Dunstable, qui l’intègre dans leurs œuvres polyphoniques.
  • Musique Baroque : Bien que la tierce et la sixte soient devenues plus prédominantes, la quarte est encore utilisée de manière stratégique pour créer de la tension et de la résolution dans les compositions.

Morceaux et Compositeurs

  • Guillaume de Machaut : Ce compositeur médiéval a utilisé la quarte dans ses motets et autres compositions polyphoniques.
  • John Dunstable : Les œuvres de Dunstable montrent comment la quarte, malgré son statut de dissonance, pouvait être intégrée de manière efficace dans la musique de la Renaissance.
  • Claudio Monteverdi : Dans ses madrigaux, Monteverdi utilise parfois la quarte pour créer des moments de tension dramatique avant de résoudre vers des consonances plus stables.

Caractéristiques et Notations

  • Rapport de Fréquence : La quarte juste a un rapport de fréquence de 4/3, ce qui la distingue de la quarte augmentée (triton), qui est composée de trois tons entiers et a un rapport différent.
  • Nom et Étendue : La quarte est nommée d’après son étendue en degrés, c’est-à-dire le nombre de notes qui séparent la première note de la deuxième. Par exemple, l’intervalle entre do et fa est une quarte.

La quarte à la guitare

C’est un intervalle plus que naturelle sur une guitare. En effet, l’intervalle entre deux cordes successives est une quarte, sauf pour les cordes de G et B :

  • Cordes de E et A : une quarte juste
  • Cordes de A et D : une quarte juste
  • Cordes de D et G : une quarte juste
  • Cordes de B et E : une quarte juste

Ceci implique que pour jouer cet intervalle, il suffit de jouer une note de n’importe quelle corde, sauf la corde de G, et la note située juste en dessous.

intervalles de quartes sur cordes consécutives

Pour la corde de G, il faut ajouter une case pour compenser le demi-ton manquant :

intervalle de quarte sur les cordes de G et B

En résumé, l’intervalle de quarte a joué un rôle crucial dans l’évolution de la musique occidentale, passant de consonance parfaite à dissonance, et continuant d’être utilisé de manière stratégique par les compositeurs pour créer de la tension et de la résolution dans leurs œuvres.

Sur le même thème

Prendre des cours de guitare

Prendre des cours de guitare

Le mode mixolydien : un voyage musical

Le mode mixolydien : un voyage musical

Les difficultés d’utilisation du mode locrien

Les difficultés d’utilisation du mode locrien

Les intervalles : la sus-tonique – un pilier mélodique et harmonique de la gamme majeure

Les intervalles : la sus-tonique – un pilier mélodique et harmonique de la gamme majeure

No Comment

Laisser un commentaire