Les modes de la gamme majeure : 1 – le mode ionien

Les modes de la gamme majeure : 1 – le mode ionien

Toujours entourés de mystères, les modes semblent incompréhensibles, inaccessibles, et pour certains, même, inutiles. Le mode ionien est le premier mode de la gamme majeure, et c’est le sujet de cet article.

Comprendre les modes demande un peu d’attention, mais surtout de l’écoute. Parce que oui, les modes sont un son, pas une formule à appliquer ou une position de jeu. Pour comprendre la différence entre 2 modes, il faut l’entendre, car c’est là leur force : chaque mode possède une couleur.

Rappel du contexte

Avant de parler de modes, il faut parler de gamme, car les modes, quels qu’ils soient, font partie d’une gamme. En effet, les modes de la gamme majeure ne sont pas les mêmes que ceux de la gamme mineure mélodique, par exemple. Il faut donc déjà savoir dans quel contexte on se trouve pour parler de mode.

Ici, le contexte est la gamme majeure, la gamme dont les intervalles sont :

Intervalles de la gamme majeure
Intervalles de la gamme majeure

Et pour que tout cela reste le plus simple possible, nous partons de C pour n’avoir aucune altération. Les notes que nous allons donc utiliser dans cette série sont :

Notes de la gamme majeure de C
Notes de la gamme majeure de C

Comprendre les modes

Le contexte étant placé, commençons notre étude des modes.

Cycles de notes et d’intervalles

Lorsqu’on regarde les notes, elles se suivent et s’enchaînent sans fin : C D E F G A B C D E F G A B C D… Quelle que soit la note de départ, les notes jouées sont toujours les mêmes : celle de la gamme majeure (de C en l’occurrence ici).

En revanche, si on regarde les intervalles, les choses ne sont plus pareilles :

2 2 1 2 2 2 1 2 2 1 2 2 2 1 2 2 1 2 2 2 1 2 2 1 2 2 2 1

On voit clairement que le point de départ change la série. Par exemple, voici quelques séries d’intervalles :

  • en commençant par la première note : 2 2 1 2 2 2 1
  • partant de la deuxième note : 2 1 2 2 2 1 2
  • de la sixième : 2 1 2 2 1 2 2

Il est clair que les choses sont différentes vu sous cet angle.

Relations entre intervalle et note

Chaque intervalle possède une couleur bien spécifique. Il est alors clair que les intervalles obtenus plus haut ont tous leur sonorité.

Reprenons nos intervalles, mais en les cumulant cette fois. Ceci fera apparaître un point très important : pour chaque note de la gamme, nous allons compter l’intervalle avec la note de départ :

La première colonne indique la note de départ. La deuxième indique à quelle distance de la première note se trouve la seconde. Pour la troisième colonne, la position de la troisième note (la tierce), et ainsi de suite.

Premiers constats

Pour chaque note, nous voyons 2 valeurs d’intervalle.

Pour la seconde, nous avons des intervalles de :

  • 1 demi-ton : la seconde mineure
  • 2 demi-tons : la seconde majeure

Pour la tierce, nous avons :

  • 3 : la tierce mineure
  • 4 : la tierce majeure

En ce qui concerne la quarte :

  • 5 : la quarte juste
  • 6 : la quarte augmentée

La quinte, quant à elle :

  • 6 : la quinte diminuée
  • 7 : la quinte juste

La sixte est ici un intervalle de :

  • 8 : la sixte mineure
  • 9 : la sixte majeure

Et enfin la septième :

  • 10 : la septième mineure
  • 11 : la septième majeure

On voit bien avec ce récapitulatif qu’avec tous ces intervalles, il va y avoir des couleurs spécifiques pour chaque accord, et c’est bien le sujet : un mode est avant tout une couleur.

Les couleurs du mode ionien

Voyons maintenant les couleurs spécifiques du mode ionien.

Avec la tonique, les notes du mode ionien nous donnent les couleurs suivantes :

  • la seconde juste
  • la tierce majeure
  • la quarte juste
  • la quinte juste
  • la sixte majeure
  • la septième majeure

La seconde apporte une couleur intéressante, utilisable avec assez de facilités sur l’accord majeur.

La tierce majeure est une note très importante car elle caractérise l’accord en le définissant comme majeur. C’est une note de choix, systématiquement en improvisation. La tierce majeure apporte un son clair, joyeux, qui donne de l’énergie.

La quarte est juste. Juste, oui, mais délicate à jouer. En effet, la quarte, sur un accord majeur, la quarte juste vient frotter la tierce majeure, et à tendance à vouloir prendre la place de la tonique. C’est donc la note caractéristique en contexte modale, et la note à éviter en contexte tonal. Il faut faire très attention quand on utilise cette note.

La quinte, comme la tierce, est importante, car elle est fondamentale dans l’accord. Son utilisation, cependant, n’apporte pas de couleur particulière. En effet, la quinte est la première harmonique différente de la tonique dans les fréquences supérieures. C’est pour cela que si elle n’est pas altérée, la quinte n’apporte pas vraiment de couleur. Elle reste une note de choix pour l’improvisation.

La sixte, en étant majeur, apporte, comme la tierce, un côté enjoué, clair et joyeux. C’est une note de couleur très facile à utiliser, et qui donne une belle couleur à l’improvisation.

Enfin, la septième est majeure. Elle apporte, comme la tierce, une couleur bien particulière. Placée juste sous la tonique, c’est une note très colorée et caractéristique de l’accord ionien.

Résumé du mode ionien

Ce mode majeur est clair, joyeux. Ces notes caractéristiques sont la quarte juste et la septième majeure. Mais attention : autant la septième est à utiliser sans limites, la quarte juste, elle, est délicate à jouer à cause de sa proximité avec la tierce.

Pour aller plus loin

Le mode ionien n’est que le premier des 3 modes de la gamme majeure. Les 2 autres modes majeurs sont le lydien et le mixolydien.

Pour les faire dans l’ordre, le deuxième mode est le mode dorien.

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